51ème jour: Castroverde - San Roman da Retorda: 44 km
Ce soir au gîte, je fais la rencontre de nouvelles personnes que je vais perdre aussitôt demain....ça ronfle déjà!! Je compte arriver à Santiago dimanche soir, donc plus que 2 jours de marche.
Ciel plein d'étoiles ce matin avant le lever du jour. C'est incroyable. Va-t-il faire beau aujourd'hui? En attendant on se prépare tout les trois dans l'obscurité car, dans ces locaux tout modernes, il n'y a pas de lumière avant qu'un programmateur ne la déclanche avant on ne sait pas quelle heure. On finit donc de ranger nos sacs dans la cuisine, seule pièce éclairée du bâtiment.
Viktor et Martin partent avant moi, dans le noir, mais je vais les retrouver dans le café du village. J'ai dans la tête d'aller jusqu'à San Roman da Retorda, à 44 km d'ici. Eux me disent qu'ils ne pourront pas faire cette distance. On va donc se quitter là à moins qu'on se retrouve éventuellement à Lugo vers 14 h-14 h 30. En fait, je serai à Lugo une heure plus tôt que prévu après 22 km de marche, soit vers 13 h. Je ne les reverrai donc plus.
Le jour a de plus en plus de mal à se lever. Il est 8 h 45 et il fait encore un peu sombre et même presque noir dans les sous-bois. Bien évidemment, après le temps d'hier les chemins sont boueux, remplis d'eau. Je marche très vite et les kilomètres passent sans que je m'en rende compte. Je vais apercevoir Lugo de très loin mais je vais mettre du temps à atteindre la ville car il y a de nombreuses collines à passer.
J'admire au passage les constructions en granite des maisons du coin. Un super boulot très soigné. De même les murets le long des chemins sont faits de grandes dalles de granite bien taillée. En France elles seraient vite volées....
Je descends en altitude, mais il faut remonter pour atteindre Lugo et les premières barres d'immeubles multicolores qu'on aperçoit de très loin. Difficile de supporter la circulationdes villes quand ona passé tant de temps dans le silence des forêts et de la campagne. Les villes, ce n'est vraiment pas fait pour moi et je n'ai qu'une hâte c'est de fuir. Cependant, je vais rester une bonne heure à visiter le centre entouré par cette immense muraille d'époque romaine. Je mange sur un banc public alors qu'il se remet à pleuviner. Cela ne va pas recommencer...
Le flêchage n'est pas évident pour sortir de la ville par ce pont romain qui vient d'être rénové (septembre 2013!) et qui permet de franchir le fleuve Mino. Je n'ai plus que 18 km à faire dans l'après midi. Il n'y a quand même pas de temps à perdre. J'avance sans trop me soucier des kilomètres qui passent tout en admirant les paysage et les vues sur Lugo laissé derrière moi. Je suis fasciné au passage par la taille de potirons et autres courgettes qui couvrent certains champs et jardins. De véritables monstres.
Dans les sous-bois; le chemin est tapissé de plusieurs couches de chataignes que des gens viennent ramasser. C'est assez impressionnant. Et des champignons partout.... Pas le temps de s'ennuyer avec tout ce qu'il y a à observer.
C'est ainsi que vers 18 h j'atteins San Roman. Ce 'est même pas un village mais des maisons disséminées un peu partout. Je passe devant un petit café-épicerie. Je ne sais pas encore qu'il faudra que je revienne là pour trouver à manger car il n'y a rien au refuge ou à côté. Le refuge est en plein bois à 1 km plus loin. Je vais y poser mon sac et je repars aussitôt faire ces 2 km en plus (aller et retour) mais sans le sac. J'ai l'impression de voler et je vais même courir un peu histoire de me délasser les jambes. Cela pourrait paraître étrange de courir après plus de 40 km de marche,mais ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent pendant la course et en courant j'ai l'impression de relâcher ceux de la marche.
Au café je retrouve tous les gens qui occupent le gîte ce soir: une Française, deux Belges français, deux Espagnols et un cycliste slovène arrivé à la nuit tombée. Je mange un super bon sandwich en buvant une bonne bière récompense d'une journée de marche bien remplie. A 20 h la Fançaise et les 2 Belges s'endorment déjà et l'un des Belges se met aussitôt à ronfler. Mais ils sont loin de moi et cela ne me gène pas. J'avise la corpulence de l'Espagnol qui est à l'autre bout de mon lit, et là, j'ai des inquétudes. Mais je vais m'endormir avant lui...