43ème jour: Pineres de Pria - Sebrayo: 43 Km

Journée ensoleillée avec de superbes paysages de côtes sauvages et de plages désertes. Demain je quitte la côte pour le camino primitivo.

Nuit horrible du fait que l'un des Français a ronflé comme une bête. Et comme par hasard il était au-dessus de mon lit. Je l'ai déjà dit, il y a un ronfleur, il est pour moi! Je vais dormir à même le sol devant la porte d'entrée du gîte... afin d'être le plus loin possible du ronfleur. Ce matin donc, ce n'est pas la grande forme. Il va falloir que je trace aujourd'hui pour mettre le plus de distance entre ces Français et moi, histoire de ne pas me retrouver avec eux dans la prochaine albergue. Avec plus de 40 km dans la journée cela devrait aller...

Dès le lever du soleil je file sur la route en compagnie de Ruis, l'Espagnol. Beaux paysages de collines et de montagnes dans les brumes et brouillards du matin. Mais assez rapidement je perds Luis et je ne le reverrai plus de la journée.

Vers 10 h 15, j'arrive à Ribadesella où je m'attarde un peu en prenant un chocolat chaud et un gateau aux amandes. Cela permet aux deux Français de me rejoindre et nous continuons la route en partie ensemble. Ils marchent bien alors que nous longeons une plage, puis des chemins qui grimpent dans les collines. Mais je vais tracer plus vite qu'eux et je les apercevrai une dernière fois alors qu'ils vont aller pique-niquer au bord de l'eau sur une grande plage déserte.

J'attaque alors une montée sur les falaises qui dominent la plage par un chemin boueux qui se faufile au milieu de la végétation arbustive puis forestière. Je n'ai pas faim et je laisse passer l'heure du repas sans cesser de marcher. Tous les pèlerins rencontrés la dernière nuit ont convenu de s'arrêter à l'albergue de La Isla. Je décide d'aller plus loin pour éviter de me retrouver avec le Français ronfleur.

Belle arrivée au soleil le long des plages jusqu'à La Isla où je retrouve Luis attablé devant un bon plat très appétissant. Mais je ne peux pas faire comme lui étant donné que je vais continuer à marcher jusqu'au soir. Je bois une bonne bière en sa compagnie avant de reprendre la route, vers 14 h 45, me sachant seul cette fois.

Le reste de l'après-midi se passe dans des paysages sauvages, à traverser des vieux villages assez typiques un peu abandonnés et qui me rappellent la Galice dont je me rapproche progressivement. Belles et longues montées dans des chemins creux que je gravis avec calme et détermination. Je ne me presse pas car il fait bon, chaud et beau et je sais que j'arriverai au bout vers 18 h.

Un peu avant Sebrayo je rencontre une femme, sac sur le dos. Elle est perdue et affolée. Je l'invite à me suivre et elle se sent plus rassurée au milieu de cette forêt. On arrive ensemble au gîte. Son visage me rappelle quelqu'un et tout à coup cela me revient. C'est la Hollandaise rencontrée en France il y a un bon mois! Elle me dit avoir pris un train entre Périgueux et St Jean-Pied-de-Port. Et qui je retrouve également dans cette albergue? Et bien, mes deux amis Espagnols, Jesus et Pedro! Nous mangeons ensemble dehors sous les derniers rayons du soleil de la journée. Mais Jesus étant revenu, il faut ressortir les boules Quies pour essayer de passer une nuit correcte! Deux nuits sans sommeil cela risque dêtre dur...