46ème jour: Venta del Escamplero - Salas: 38 Km
Les chemins de montagne sont rudes. Je suis en solitude complète aussi bien sur le chemin que dans les gîtes. Ce soir j'en suis à 1550 Km . Le total devrait faire 1800 Km environ.
Une lumière extérieure a éclairé la façade extérieure du bâtiment toute la nuit. Comme il n'y a pas de volets il a fallu que j'entoure mon lit de couvertures pour me faire de l'obscurité. Brigitte, la Française de Montpellier part la première au lever du soleil alors que je ramène la clé au restaurant. Les couleurs du ciel avec les nuages, le brouillard et le soleil levant sont splendides.
Je rattrape Brigitte à Taraniello et nous prenons un café ensemble.
Puis, je la quitte définitivement car elle ne marche pas du tout à mon rythme. Je vais donc tracer devant dans des chemins creux, comme le long des routes, passant des ponts médiévaux et des villages plein d'horreos. Je suis ensuite une grosse rivière que je vais longer jusqu'à de hautes falaises pour ensuite arriver tranquillement (façon de parler car, là, il n'y a pas de côtes) à Grado.
Quelques courses rapides dans une épicerie (la caissière m'offre une sucette...) et je quitte la ville en progressant le long d'un petit chemin bétonné bien raide et en plein soleil. Cette montée parait sans fin. Pique-nique sur un vieux banc devant une ferme et couture pour réparer ma pochette ventrale qui s'est déchirée. Il est rare que je reste si longtemps au même endroit, mais réparation oblige. Du coup, je renonce à aller jusqu'à Bodegana. Trop de kilomètres avant l'arrivée du soir.
Marche tout l'après-midi sous un temps convenable et même très agréable. Chemins creux, fontaines, villages. Des hésitations sur le flêchage mal indiqué et je passe la rivière Narcea. De l'autre côté se trouve le monastère del Salvador de Cornellana avec une albergue juste à côté. Mais je continue mon chemin. Montées très longues dans les forêts, par des chemins creux défoncés et plein de boue le long desquels on entend couler l'eau des fontaînes.
La fin de la journée semble interminable. Mais où est Salas, petite ville où je compte faire étape? Je crois toujours y arriver. Mais non, c'est plus loin! Enfin, j'y suis. en suivant les flêches jaunes j'atteins l'albergue dont on a la clé au café du coin. Les locaux sont impeccables et je vais être seul ici. Personne d'autre. J'irai manger au petit restau d'à côté le repas du pèlerin pour 6,50 euros. Nuit tranquille tout seul....