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Vézelay-Saint Jacques de Compostelle 2013
Vézelay-Saint Jacques de Compostelle 2013
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22 octobre 2013

48ème jour: Borres - La Mésa: 33 Km

Montagne difficile aujourd'hui dans des conditions climatiques épouvantables, hivernales, avec pluie glacée et vent super violent faisant tomber. Cependant les paysages sont sublimes. Ce soir, au gîte, on est tous saoulés par le vent.

Une des plus belles journées du voyage se présente aujourd'hui par la violence de la météo et de magnifiques paysages de montagne. Mais je ne m'en doute pas encore. La nuit a été correcte malgré l'occupation de tous les lits de cette petite chambrée. Nous avons dormi à 19 là dedans alors qu'il n'y avait que 18 lits. L'Américaine et la Portugaise ont dormi dans le même lit. Pour m'isoler un peu j'ai entouré mon lit de couvertures accrochées sous le matelas du lit du dessus...

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Tôt le matin, il y en a qui se préparent à la frontale et ils partent dans le noir. A quoi cela sert-il? Ils ne vont rien voir du paysage, de leur environnement. Trouver les marques ne doit pas être très facile. Non, vraiment, je n'en vois pas l'intérêt, à moins peut-être de vouloir faire plus de 50 km, ce qui n'est pas le cas en général. Il y en a qui font cela pour arriver les premiers au gîte suivant et être ainsi sûrs d'avoir un lit. Mais nous ne sommes pas en été, en pleine saison avec la foule des pèlerins... Il paraîtrait même que des gens prendraient des taxis pour arriver encore plus vite. C'est un peu n'importe quoi. 

Donc, chacun se prépare à son heure et comme d'habitude je ne me presse pas puisque j'attends le lever du soleil pour avoir de la luminosité sur les chemins. Mais cette fois je pars un peu avant le jour pour rejoindre le seul petit café du hameau tenu par une dame charmante, agréable et souriante, bref très accueillante pour les pélerins qui s'apprètent à entreprendre une nouvelle journée de marche. Je retrouve là un Allemand, 2 Italiens qui vont vite partir et qui ont quitté le gîte il y a au moins une heure, une jeune Hollandaise et surtout Pilar, une Espagnole de moins de 30 ans avec laquelle je vais passer une bonne partie de la journée.

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Cela va monter assez fort tout de suite et rapidement je rattrape l'Américaine et la Portugaise. Plus haut je rejoins Pilar qui marche bien et nous restons ensemble. Comme cela on peut se prendre mutuellement en photo dans les coins aux paysages étonnants. La forêt disparait car l'altitude augmente. Temps splendide, paysage superbe. On passe ce qui nous semble être un col et on se dit que le plus dur est fait. Non, çà monte encore et toujours. Un double arc en ciel très complet indique qu'il y a de l'eau quelque part. J'oublie de signaler que le vent n'a pas cessé de souffler de la nuit et qu'il est en train de se déchaîner un peu plus.

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Plus haut j'aperçois des silhouettes. Je crois que ce sont les deux Italiens et je me dis que je vais les rejoindre vite fait. C'est alors que tout bascule en quelques minutes. La pluie commence et je ne suis pas prêt pour la recevoir; aucun endroit où s'abriter. Je ne marche plus, je cours presque en montant. Il faut vite que je trouve un abri. Mais rien ici, que de la lande, des rochers, un sentier inondé, et le vent qui doit souffler à 100 km/h (je le saurai plus tard) qui me fait tomber, me bouscule. Un énorme nuage gris dévale du sommet voisin. Coup de chance: des cabanes pour animaux, des étables sans doute. J'y fonce sous la pluie de plus en plus forte. J'y retrouve l'Allemand, l'Italien et l'Espagnol qui finissent juste de s'équiper et filent dans la tourmente. J'ai juste le temps de m'y engouffrer que tout se déchaîne à l'extérieur. Je n'en reviens pas de cette chance que je viens d'avoir. Je peux donc m'équiper tranquillement au sec et attendre même une diminution de l'intensité de la tempête. C'est presque de la neige fondue qui tombe. Limite il faudrait mettre les gants.

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Pilar arrive plus tard; Elle s'est équipée plus bas mais elle est trempée. Puis on verra arriver la Portugaise et l'Américaine archi trempées elles aussi. Mais tout le monde va bien et on rigole de ce quel'on vient de vivre sur cette montagne à un moment où l'on passe les hautes altitudes du camino primitivo.

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Descente à fond, toujours dans les bourrasques. Le paysage est en même temps splendide mais il faut faire attention à ne pas glisser, à ne pas trébucher. Pilar m'a suivi, les 2 autres filles sont restèes dans l'étable. La tempête est enfin passée et la météo est moins violente. Je me retrouve seul dans un hameau plus ou moins abandonné, au soleil, et je casse la croute sur des escaliers. Toutes les poules et coqs d'un poulailler m'entourent pour grapiller quelques miettes de pain.

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Je ne reverrai plus Pilar, par contre je rattrape ceux qui étaient devant moi en haut de la montagne. Il s'agit du groupe composé de Allemand, de  l'Italien et de l'Espagnol. Ils marchent bien, à fond, et on terminera la journée ensemble au gîte de La Mésa. Tous les autres ont dû s'arrêter au gîte précédent, celui de Berducedo. Après une journée comme celle-là, tous les 4, les 3 gars et moi nous nous tapons dans les mains en signe d'encouragement et de réussite par rapport aux intempéries que nous avons dû encaisser.

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Commentaires
H
Des paysages changeants et époustouflants!
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